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Pesticides / Tests abeilles

« Tests abeilles » : POLLINIS demande une meilleure protection des abeilles sauvages

Quatre organisations, dont POLLINIS ont demandé à la Commission européenne et aux États membres des objectifs de protection spécifiques réellement protecteurs des abeilles solitaires et des bourdons. En demandant un seuil de mortalité maximal de 3 % , les signataires entendent faire valoir la fragilité particulière de ces pollinisateurs lorsqu'ils sont exposés aux pesticides.

Date : 12 juillet 2022

POLLINIS, ainsi que les organisations Apimondia, Beelife et Pesticide Action Network Europe, ont écrit au commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevičius et au commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, pour demander une protection efficace des abeilles sauvages dans le cadre de la révision « tests abeilles », des protocoles servant à encadrer l’évaluation de la toxicité des pesticides sur les insectes pollinisateurs. Le courrier a également été envoyé aux États membres siégeant au SCoPAFF, le comité technique chargé de ce dossier.

Dans leur courrier, les quatre signataires demandent un « objectif spécifique de protection » de 3 % pour les abeilles sauvages (bourdons et abeilles solitaires) face aux pesticides, ce qui correspond à la réduction maximale autorisée de la population d’abeilles suite à l’exposition à un pesticide.

Pour les organisations, cette mortalité maximale autorisée suite à l’exposition à un pesticide doit être particulièrement réduite pour les abeilles solitaires et les bourdons. Ces pollinisateurs vivent respectivement en solitaire et en petite colonie et ne bénéficient donc pas ou peu des mécanismes de résilience sociale propres aux abeilles mellifères vivant en grandes colonies, dont le taux de mortalité considérée comme acceptable a été fixé à 10 %.

La fragilité particulière de ces espèces d’abeilles sauvages s’explique aussi par d’autres facteurs. À l’inverse des colonies domestiques d’Apis mellifera, ces pollinisateurs sauvages ne peuvent compter sur l’intervention humaine pour compenser les pertes subies. Par ailleurs, nombre d’espèces d’abeilles solitaires sont terricoles. Leurs nids et leurs larves peuvent ainsi  être directement exposés aux épandages de pesticides. Enfin, des études scientifiques ont mis en évidence la sensibilité accrue de certaines espèces d’abeilles sauvages aux pesticides« A meta-analysis comparing the sensitivity of bees to pesticides » – Ecotoxicology Arena, & Sgolastra – 2014..

Alors que les négociateurs européens tentent aujourd’hui d’éviter de fixer un seuil de protection pour les abeilles sauvages, en invoquant le manque de données scientifiques, POLLINIS et ses co-signataires considèrent au contraire que ce manque de données rend indispensable l’application du principe de précaution, et qu’un objectif protecteur de 3 % pour les abeilles sauvages doit être adopté.