Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pesticides et santé : les conclusions inquiétantes de l’expertise collective de l’Inserm

Cancers, troubles cognitifs, maladies neurodégénératives, endométriose… Les experts mandatés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ont dressé le tableau le plus exhaustif à ce jour des effets de l’exposition à ces produits.

Par 

Publié le 01 juillet 2021 à 04h15, modifié le 08 juillet 2021 à 12h10

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Une ouvrière agricole montre comment le chlordécone (un pesticide hautement toxique utilisé de 1972 à 1993 dans les bananeraies des Antilles françaises) était épandu, sans protection. Reconstitution, le 30 mai 2019, en Martinique.

Les preuves des liens entre l’exposition aux pesticides et la survenue de nombreuses maladies ne cessent de se renforcer. C’est la conclusion saillante de l’expertise collective pilotée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dont les principaux résultats ont été présentés, mercredi 30 juin, au cours d’un colloque de restitution qui a réuni plus de 800 personnes, selon Gilles Bloch, le directeur général de l’Inserm.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Du glyphosate aux SDHI, les ressorts de la controverse

Cancers, lymphomes, troubles anxiodépressifs, érosion des capacités cognitives et maladies neurodégénératives, troubles du développement de l’enfant, pathologies respiratoires, perturbations hormonales : pendant plus de deux ans, une quinzaine de scientifiques de plusieurs disciplines ont examiné la littérature scientifique internationale afin d’objectiver les liens entre différents types de maladies et l’exposition aux pesticides, pour une variété de populations (agriculteurs et travailleurs agricoles, employés de l’industrie, riverains des parcelles traitées, etc.).

C’est la seconde fois que les experts mandatés par l’Inserm se confrontent à l’exercice. La dernière expertise collective sur le sujet — et première du genre — remonte à 2013. Elle a notamment participé, a expliqué en substance M. Bloch, à la reconnaissance de deux maladies professionnelles des agriculteurs travaillant au contact des pesticides : les lymphomes non hodgkiniens (LNH, des cancers du système lymphatique) et la maladie de Parkinson.

Sans surprise, l’accumulation de nouvelles connaissances confirme, huit ans plus tard, la présomption « forte » d’un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et ces deux maladies. De même que, avec le myélome multiple, le cancer de la prostate, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et la bronchite chronique, ou encore des troubles cognitifs (mémoire, attention, raisonnement, etc.). L’expertise ajoute qu’une présomption « moyenne » d’un lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides a été identifiée « pour la maladie d’Alzheimer, les troubles anxiodépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’asthme et les sifflements respiratoires, et les pathologies thyroïdiennes ».

Un lien entre exposition prénatale et tumeurs cérébrales

Les enfants des personnes les plus exposées sont aussi potentiellement concernés. « L’exposition domestique pendant la grossesse est associée à une augmentation d’environ 50 % du risque de leucémies de l’enfant, a expliqué l’épidémiologiste Stéphanie Goujon (Inserm, université Paris-Descartes), coautrice de l’expertise. Et le risque de leucémie aiguë myéloïde est environ triplé pour les enfants dont les mères ont été les plus exposées professionnellement. » Un lien fort entre exposition prénatale et tumeurs cérébrales de l’enfant a également été relevé.

Il vous reste 61.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.