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Les pesticides polluent aussi l’air que respirent les Français

Selon une base de données inédite consultée par « Le Monde », entre 40 et 90 substances, dont certaines sont interdites depuis plusieurs années, sont retrouvées chaque année dans l’air.

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Publié le 18 décembre 2019 à 10h39, modifié le 25 février 2021 à 11h41

Temps de Lecture 5 min.

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L’air que respirent les Français n’est pas seulement chargé en particules fines et gaz toxiques issus des activités industrielles, du trafic automobile ou du chauffage. Il est également pollué par une multitude de pesticides utilisés principalement en agriculture.

Pour en mesurer l’ampleur, Le Monde a consulté la base de données Phytatmo rendue publique, mercredi 18 décembre, par Atmo France, la fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa). Elle compile pour la première fois quinze ans de mesures de pesticides dans l’air. Entre 40 et 90 substances actives différentes (herbicides, fongicides, insecticides) sont détectées et quantifiées annuellement à l’échelle nationale. Pire, certaines sont interdites depuis plusieurs années.

Les concentrations détectées sont très variables, de l’ordre du nanogramme par mètre cube. A la différence des particules fines ou du dioxyde d’azote émis par les véhicules diesel, les pesticides ne font pas l’objet d’une surveillance réglementaire dans l’air. Il existe seulement des limites à ne pas dépasser dans l’eau et l’alimentation.

Pourtant, lors des traitements, mais aussi sur des durées plus longues, les produits phytosanitaires peuvent être transférés dans l’atmosphère par le vent, par érosion éolienne ou des sols ou encore par volatilisation.

« Jusqu’aux années 2000, on pensait qu’il n’y avait pas de pesticides dans l’air, donc on ne s’y intéressait pas », commente Emmanuelle Drab-Sommesous, référente pesticides à Atmo France. A l’instar d’Atmo Grand-Est – dont elle est la directrice – ou Nouvelle-Aquitaine, certaines associations régionales ont commencé à les surveiller en 2002, quand d’autres, comme Qualitair Corse, ne s’y sont mis qu’en 2016.

Cancérogène, mutagène et reprotoxique probable

La base Phytatmo recense les mesures réalisées par l’ensemble des Aasqa entre 2002 et 2017. Au total, 321 substances actives ont été recherchées et 6 837 prélèvements effectués sur 176 sites permanents ou mobiles répartis en zone rurale ou urbaine.

Atmo France a analysé les résultats des sites permanents sur la période 2015-2017. Ils permettent de dégager les dix pesticides les plus présents dans l’air au niveau national. On y trouve quatre herbicides (pendiméthaline, triallate, s-métolachlore, prosulfocarbe et diméthénamide) utilisés principalement sur les céréales, trois fongicides (chlorothalonil, folpel, cymoxanil) et deux insecticides (lindane et chlorpyriphos-éthyl).

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